Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aeklyne's Fics
26 mai 2012

Suite [L'ombre d'une vie] Elle ne m’a jamais

Suite [L'ombre d'une vie]

 

Elle ne m’a jamais raconté cela, je l’ai surpris à parce de cela avec papa, mais, paraît-il, la vie était facile, si facile. Tout le monde était nourrit à sa faim, même beaucoup plus que ça, tout le monde allait à l’école, avait le temps pour ses loisirs, il paraît même que les ordinateurs servaient à la distraction. Chacun avait une voiture pour se déplacer, un travail payé des millions de fois mieux que le notre, des vêtements de jouets en abondance. Même les plus pauvres possédaient un luxe que je n’osais même pas imaginer. Au début, je pensais qu’elle racontait à papa un de ses rêves les plus fous. Mais, quand j’entendis la gravité des propos suivants, je compris que c’était la réalité. Des peuples sanguinaires venus du nord-est de ce que l’on appelle maintenant la planète fantôme s’étaient emparés d’une arme qui n’était en la possession que de notre « continent ». Paraît-il, nous n’en faisions pas usage et ne le gardions qu’en cas d’attaque. Alors que ma mère avait encore toute une vie devant elle, une vie agréable, alors que j’aurais pu naître dans ce qui est un palais comparé à ma maison d’antan, avoir une éducation, un travail et une vie de rêve, à la place de cela, ces peuples nous ont attaqués. Nous n’avions pas le temps de nous défendre. Ou alors pas vraiment les moyens. Ou alors personne n’était déjà plus là pour le faire. Donc, après avoir attaqué tout le reste de la planète fantôme et a fait disparaître toute sa population, ces monstres assoiffés de pouvoir s’en sont pris à nous, et, avec cette arme, a tout dévasté. Elle a réduit en cendre les édifices modernes que ne possède maintenant que la grande ville. Les populations ont dû se soumettre à une dictature où chaque mot prononcé contre les dirigeants pouvait coûter la vie. Ce n’est pas choquant mon moi qui n’ai vécu que ça, mais à l’époque, ça l’était. La population errait dans ses décombre et la misère était omniprésente pour tous. C’est à partir de ce moment qu’on a parlé de survivants. C’était ceux qui avaient assez de force pour travailler, et qui après quelques années de souffrance, ont récolté assez de mois de salaires misérables pour avoir un toit. Mon père en faisait parti. Il a rencontré ma mère à moitié morte de faim qui se traînait sans les décombres de la guerre, il est tombé amoureux. Il l’a recueilli et amené chez lui. Ma mère, une fois remise, a commencé à travailler, comme toutes les survivantes, dans les ateliers. Tous ceux qui n’avaient pas la chance de faire parti des survivants ne sont pas morts, non. Une partie a survécu…Mais alors que j’étais née et que je grandissais en mangeant presque toujours à ma fin, eux se traînaient encore dans la misère. Ainsi, j’étais une survivante. J’aurait pu continuer à vivre dans cette dictature, étant obligée de travailler durement, et surtout forcée d’ignorer les plus pauvres que moi sous peine de perdre le peu que j’avais. Obligée d’être égoïste pour ne pas mourir de faim. Mais quand même là, là, tout simplement, à vivre tout de même sans grande misère et avec mes parents, ma famille et qui sait ? Aurais-je rencontré quelqu’un ? Il en aurait été de même pour tous les survivants et peut être pour certains pauvres. Oui mais non. Parce que le peuple ne voulait plus de cette dictature. Alors, il s’est révolté. Et voilà le résultat. Le bain de sang.

Papa et maman y sont allé, comme toute la population. Ils ont voulu nous laisser, nous, les enfants, dans le village. N’avaient-ils pas tiré enseignement du passé ? Avaient-ils oublié la force du régime, pour s’y opposer ? Apparemment, oui. Poussés par un vent de révolte, un vent de folie, tous sont partis, dans la nuit. Ewea et moi ont trouvé un mot au matin, alors que nous nous inquiétons de ne plus les trouver. Un message codé bien sûr. Pour ne pas qu’on sache qu’ils y sont allés et qu’on nous prennent en otage. « Nous prenons l’ascenseur vers la lumière. ». Ils ont pris l’ascenseur. Vers les prisons lugubres de la grande ville. Je ne savais que faire. Mais quand les bulldozers ont approché pour raser la ville, on est partis, avec les enfants du village qui ne l’avaient pas fait plus tôt. Nous avons marchés, des heures, des jours, des semaines même, je crois, ne nous arrêtant que pour fouiller les décharges pour manger. La moitié est morte de faim. Certains de froid. Et nous avons perdus les autres. Nous voici. Entre la vie et la mort. Entre les cadavres des victimes de la guerre qui s’est étalé jusqu’à nous. Sans aucun endroit pour vivre. Seulement des poubelles pour survivre. Juste l’ombre d’une vie pour espérer.

Publicité
Publicité
Commentaires
Aeklyne's Fics
Publicité
Archives
Publicité